Roland Garros- Finale hommes

5 juin 2016

12ème titre du Grand Chelem pour DJOKOVIC!

Le choc des titans n'aura malheureusement pas eu lieu.

Et de 9! Neuf finales de Grand Chelem que l'Ecossais Andy Murray n'aura su convertir en ticket gagnant. Dommage, car pourtant à Rome, un mois auparavant, c'était bien lui qui avait battu Djoko sur cette même surface. Une victoire nette et sans bavuire (6-3 6-3). On s'attendait donc aujourd'hui, et aussi pour nous sortir de notre morosité météorologique, à un duel intense. D'un coté le numéro un mondial, qui veut accrocher à son palmarès le seul titre du Grand Chelem qui lui manque encore après cinq tentatives infructueuses, et de l'autre son dauphin, premier anglophone après ce bon vieux Fred Perry à pouvoir éventuellement soulever la coupe des mousquetaires.

Le premier set avait pourtant bien commencé. Murray attaque la balle de Novak hyper tôt, déroulant son jeu à coups de coup droits long de ligne et une impressionante vitesse de balle. Djokovic semble déboussolé et l'Ecossais place son jeu pour tranquillement mener 4-1, avant de se faire rattraper petit à petit. Qu'importe, Andy tient bon, fait bouger le Serbe, à la traîne, et empoche ainsi le premier set 6-3. Pourtant on ne voit pas d'exhaltation de la part de l'Ecossais à la fin de ce premier set. Bizarre, lui qui d'habitude est assez expressif. A-t-il senti que Novak, commençait serieusement à revenir dans ce set et, qu'il a eu de la chance de le boucler?

Car la deuxième manche est du même accabit, sauf que les rôles sont inversés. Novak Djokovic recolle au score et empoche ce set 6-1. Andy reste sur un jeu attentiste et semble impressioné du regain de panache du Serbe. Le ton est donné: cette rencontre sera psychologique ou ne sera pas. On sent que "Nole" a posé ses marques: il est beaucoup plus aggressif, poussant Murray à la faute, car en retard dans ses déplacements. Contre un adversaire de cette trempe, c'est quelque chose qu'il ne peut se permettre. Etant en position de défense, il permet à Djoko de prendre la balle assez tôt pour se placer et lâcher son coup où il veut dans le terrain, laissant Murray faire l'essuie-glace. De plus, le Serbe monte très souvent au filet à la volée pour conclure le point. Andy est déconcentré et les coups droits long de ligne du numéro un mondial, fusent. On est surpris car la lecture du jeu, les relances sont le crédo d'Andy, qui est inexistant.

Le troisième set est légèrement différent puisqu'Andy remporte son premier engagement avant Novak. Mais on sent qu'il n'est pas à l'aise. Il ne construit pas assez son schéma de jeu, est toujours en retard dans ses placements. Il est assez mal embarqué puisque Djoko le double: 2-1. Mais ce n'est pas tant Novak qui produit un jeu excellent sinon que c'est Murray qui est complètement à coté de la plaque. Le Serbe lui, se contente de faire son match sans produire un tennis exceptionnel pour ce type de rencontre (à part quelques volées croisées impressionnantes). On sent néanmoins qu'il intensifie sa lourdeur de balle lors des longs rallyes (qu'il remporte presque toujours), épuisant totalement l'Ecossais: 3-1 pour le Serbe.

Oui, le parcours des deux joueurs aura été différent lors de cette quinzaine, Andy étant resté plus d'heures sur le court. Néanmoins, on voit que ce n'est pas vraiment le problème ici. L'enjeu de la rencontre, le poids de la succession à Fred Perry dernier Anglais à avoir remporté RG (ça date!) ou la pression mentale que lui impose Nole, sont les véritables némesis du numéro deux mondial. Murray sort complètement du match. Sa première balle est assez médiocre (trop de fautes directes, peu d'aces), et ses secondes balles sont beaucoup trop courtes. Le Serbe a le temps de bien rentrer dans le terrain pour asséner son coup. L'Ecossais est baladé par un Djoko qui place des coups courts croisés parfois impressionants (bien qu'il ait quand même le meilleur relanceur du circuit en face de lui)! 4-1 puis 6-1 contre Andy qui ne se bat plus vraiment. Son jeu est introverti: trop statique, décousu, l'homme est déconnecté... Ses amorties sont mal touchées car beaucoup trop flottantes. Ca laisse ainsi tout le temps à son adversaire d'arriver, de se placer et de balancer sa balle, clouant son "ennemi" au tapis et son mental aussi. Djokovic n'a qu'à jouer sur son adversaire qui n'a pas le temps de reculer pour bien se placer. Il se fait prendre son service se contentant de défendre sans attaquer suffisament. Et le peu de fois où il le fait, il prend soit beaucoup trop de risques les balles sortant du court, soit il est trop loin derrière sa ligne de fond de court. Le dernier set est presque pareil sauf qu'à la fin, comme un animal qui ne veut rendre son dernier souffle, il tente une ultime remontée avec quelques points gagnants sur le service de son adversaire. Insuffisant. Solide, le mieux classé des deux remporte tranquillement son match...

Bravo au numéro un qui, une fois de plus, montre qu'il est l'homme du moment. Novak Djokovic égale ainsi les 12 Majeurs d'Emerson et devient le 4e joueur ex-aequo au nombre de grands titres derrière Rafael Nadal, Pete Sampras (14) et Roger Federer (17).

Victoire de Novak Djokovic 3-6 6-1 6-2 6-4